Portrait de technologue | Anaïs Cartaillac, t.r.o. et Candidate ARM France/Québec

Blogue
10 novembre 2023

L’OTIMROEPMQ a eu le plaisir de rencontrer Anaïs Cartaillac, technologue en radio-oncologie à l’Hôpital Charles-Lemoyne au CISSS de la Montérégie-Centre à Longueuil, qui est passée par le processus de l’ARM France/Québec pour exercer au Canada.

Combien de temps avez-vous travaillé en France et quelles études avez-vous fait à ce moment-là ?

J’ai été diplômée en 2010 en France. Le parcours est totalement différent aujourd’hui, parce qu’à l’époque, c’était un concours d’entrée, puis trois ans d’études après le niveau baccalauréat. En France, on est des manipulateurs en électroradiologie médicale, on est formé pour aussi faire des IRM, des scanners, de l’imagerie médicale… Contrairement à ici où il faut choisir un domaine et étudier dessus pendant 3 ans. Quand je suis sortie de l’école en 2010, j’ai travaillé en imagerie médicale aux urgences, je faisais du bloc vasculaire, du bloc neurologique, de la radio, des scanners. Après, je voulais vraiment faire de la radio-oncologie, donc j’ai travaillé depuis début 2011 dans ce domaine jusqu’à avant mon départ au Canada. Aujourd’hui ça fait un an que je travaille à Charles-Lemoyne.

 

Pourquoi avez-vous eu envie de pratiquer au Canada et plus particulièrement au Québec ?

En fait, j’adore voyager, j’avais déjà pratiqué mon métier en Nouvelle-Calédonie. Ensuite, je suis partie en Australie, mais mon diplôme n’était pas reconnu là-bas, donc je n’y ai pas travaillé en tant que technologue. Mon conjoint et moi avons toujours eu l’idée de venir au Canada. On n’avait pas pu venir avant ça, à cause du visa que nous n’arrivions pas à avoir. Mon conjoint voulait se reconvertir et a postulé à l’Université de Sherbrooke où il a été pris. Donc c’est ce qui a fait qu’on a déménagé là-bas, et de mon côté, je savais qu’il y avait une équivalence possible avec mon diplôme.

 

Quelle procédure avez-vous suivie pour arriver ici ?

J’ai contacté l’Ordre et on m’a bien aiguillé pour savoir comment il fallait faire. L’avantage est que j’avais de l’expérience en radio-oncologie depuis plus de dix ans, j’ai juste dû justifier mes emplois précédents avec mes certificats de travail ; l’Ordre a aussi appelé certains de mes anciens employeurs pour vérifier mes informations. J’ai juste eu à faire une demande d’équivalence sans vraiment passer par autre chose, pas de remise à niveau, ou de stage. Mais si j’avais décidé de changer de domaine au Québec, je n’aurais pas eu assez d’expérience au cours des dernières années en France pour justifier ce changement.

Avez-vous dû faire face à des enjeux en quittant la France ?

Au final, au niveau du processus avec l’Ordre, ça n’a pas été difficile. Là où j’ai eu des difficultés, c’est au niveau de mon visa. J’étais arrivée avec un permis ouvert rattaché à mon conjoint qui avait un permis d’étude. Mais je n’avais pas vu qu’il fallait que je passe une visite médicale pour pouvoir travailler en santé. Quand j’ai eu mon emploi et que je leur ai envoyé mon permis de travail, ils m’ont fait remarquer qu’il m’était interdit de travailler dans les hôpitaux. J’ai dû les faire attendre pour faire une visite médicale, attendre les résultats, donc ça m’a pris un mois et demi avant de pouvoir travailler.

 

Quels sont les grandes différences que vous avez pu voir en comparaison avec la France ?

J’ai toujours travaillé dans des petits centres de radiothérapie, alors quand je suis arrivée à Charles-Lemoyne et qu’on m’a dit que c’était un petit centre, j’ai trouvé qu’au contraire, on était beaucoup : une plus grosse équipe, des corps de métiers que je ne connaissais pas, comme les coordonnateurs par exemple. Au début, j’étais perdue, je ne savais pas qui faisait quoi, on avait des infirmiers et des préposés pour nous aider, je ne comprenais pas pourquoi, car en France, il fallait tout faire soi-même. Ce point-là était différent aussi, car dans mes petits centres, on faisait un peu de tout, mais ici, tout est bien classé avec des procédures, chaque personne a son poste, on tourne moins car chacun sait quelles tâches il a à faire. Il m’a fallu presque un an pour connaître tout le monde, on doit être 100/150 personnes, il y a des médecins que je découvre encore aujourd’hui. En Nouvelle-Calédonie, en comptant les secrétaires, on était quinze.

J’ai dû aussi m’habituer aux machines, aux interfaces de travail, aux logiciels, aux médicaments et aux termes médicaux utilisés qui étaient différents de ceux que je connaissais en France. La base du métier reste la même donc ça allait, mais il m’a fallu un petit temps d’adaptation.

 

Que diriez-vous à quelqu’un qui hésite à sauter le pas et à passer par le processus ARM France/Québec ?

Je lui dirai qu’il faut y aller ! Peut-être que, vu de l’extérieur, ça parait compliqué, mais ce n’est pas si compliqué que ça, on est bien conseillé. L’Ordre est hyper réactif pour répondre à nos questions, donc ça se fait plus facilement qu’on ne le pense. Si on a de l’expérience dans un domaine, c’est vraiment simple.

Qu’est-ce qui vous avait donné envie d’être manipulatrice en électrophysiologie (soit l’équivalent de technologue EPM) à l’époque ?

À la base, je voulais devenir kinésithérapeute et le concours qui préparait à ces études préparait aussi au concours de manipulatrice. Je n’ai pas réussi le concours de kiné, mais j’ai une cousine qui me disait que le métier de manipulatrice était super, même si c’est un métier moins connu. J’ai donc essayé ce concours, et j’ai eu la chance de le réussir, donc je me suis lancée dans ce domaine que je ne connaissais absolument pas. Ça fait 13 ans que je suis diplômée, j’ai tellement vu d’évolutions que je me demande comment ça va être dans les prochaines années, c’est vraiment intéressant. On peut aussi faire plusieurs secteurs d’activités : la dosimétrie, du scanner de radiothérapie, des IRM de radiothérapie…

 

À quoi ressemble une journée type dans votre quotidien ?

Les journées ne sont jamais les mêmes, les patients sont différents, des choses inattendues arrivent… Ce matin par exemple, je suis arrivée à 6 h 30 au travail, pendant une heure, on fait les contrôles qualités pour vérifier que la machine est capable de traiter correctement. En parallèle, on vérifie le planning, les horaires, on vérifie qu’on a du matériel nécessaire pour tout le monde, que les dossiers sont prêts pour la journée… Les premiers patients arrivent à 7 h 30. On pratique toujours à deux. À Charles-Lemoyne, on a des patients toutes les 15 minutes, ils ont chacun différents traitements et différentes localisations que ce soit prostate, sein, ORL… Une fois par semaine, on vérifie les dossiers du patient, on vérifie qu’ils ont eu leur traitement correctement, qu’ils ont bien fait leur visite au médecin, que tout est sous contrôle, que le matériel des nouveaux patients est bien dans la salle… C’est à ce que ressemble une journée type en traitement.

 

Avez-vous des astuces pour créer un lien facilement avec le patient si ce dernier est anxieux ?

Les écouter. Même si on a dix patients derrière, il faut leur montrer qu’on a le temps pour eux. Tous les jours avoir un petit mot pour eux, leur demander ce qu’ils ont fait de leur journée, parler de leur famille… Quand ils commencent à s’ouvrir, il suffit de les relancer sur le sujet et ensuite, ce sont eux qui font la conversation, et nous, on les écoute et ça leur fait du bien. On se rend compte que parfois, certains ne sont pas aussi bien entouré que ça durant leur maladie, car ils ne veulent pas inquiéter leurs proches, donc si on peut être une oreille attentive pendant leur traitement, tant mieux.

 

Quelles qualités faut-il avoir pour devenir technologue ?

Aimer le contact avec les patients, avoir de l’empathie, aimer travailler en équipe et être tolérant, car on ne travaille pas forcément toujours de la même manière que nos collègues. Il faut savoir s’adapter aux patients, et au fait que la journée peut ne pas se passer comme prévu.

 

Que diriez-vous à une personne qui a envie de devenir technologue ?

Que cette personne ne va pas s’ennuyer. C’est un mélange parfait entre les soins au patient et la technologie.

Merci à Anaïs pour sa participation.

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